Motovlog et GoPro: le casse-tête!
GoPro; formidable enregistreur vidéo à fixer sur son casque moto. Le modèle est compacte, pratique à l’usage et donne une qualité d’image satisfaisante par temps clair. Il est équipé d’un stabilisateur très performant, surtout à moto. En apparence, tout est magnifique dans le monde GoPro. On appuie sur le bouton et on peut filmer toutes ses sorties. En réalité, c’est un peu plus compliqué.
❖ Qualité d’image
À la base, la caméra est un enregistreur vidéo d’appoint compact pour le sport extrême. On ne peut pas exiger une finesse d’image à l’instar d’un appareil photo numérique équipé d’un capteur bien plus grand. En pleine lumière, la qualité est acceptable. On pourrait fixer quelques réglages mais les situations environnementales peuvent changer rapidement et on se retrouve alors à avoir des plans corrects et des plans dégueulasses. Le mode automatique reste, selon moi, la meilleure solution. De nuit, les images ne sont pas exploitables. Pour les moins exigeants, c’est toujours mieux que rien.
❖ Qualité audio
Au niveau du son, il y a beaucoup de choses à dire. Comme souvent, c’est le point faible où il va falloir investir. Le micro intégré de base est de piètre qualité, surtout pour un micro exposé directement au vent, avec beaucoup de turbulence. Il faut impérativement investir dans un micro discret à planquer à l’intérieur du casque. Il doit pouvoir capter proprement la voix, sans saturer tout en récupérant le son ambiant et notamment celui de la moto. La première solution est d’utiliser un micro cravate relié au dictaphone de son smartphone. Je n’aime pas trop cette idée d’être relié par un câble. Il y a toujours un risque de l’accrocher, de faire tomber le téléphone ou d’être gêné dans ses mouvements. De plus, cela demande un travail supplémentaire en postproduction car il faut rajouter la bande son à la vidéo. On peut le faire à titre exceptionnel mais ça devient vite casse-tête pour des sorties régulières.
Une autre solution est d’utiliser l’adaptateur officiel pour le connecter à un micro-cravate. Ce boîtier est vendu à prix d’or: environ 70 euros ! Il est encombrant et difficile de le ranger dans le casque ou scotché à l’extérieur. En revanche, le son est beaucoup mieux. Et comme chez GoPro, on ne fait jamais les choses à moitié (aussi bien dans le bon sens que dans le mauvais), l’adaptateur bugue parfois. Ce n’est pas tout. Il contraint l’utilisateur à laisser la trappe latérale ouverte. Rouler à 120 km/h avec un clapet ouvert, ce n’est pas très rassurant et ce n’est pas recommandé pour l’isolation de la batterie (poussière, pluie). Une fois encore, il faut investir dans un volet qui laisse passer la connectique.

Il existe un boîtier Media Mod qui coûte un bras (90 €). On ne va pas l’utiliser uniquement pour avoir la prise jack car le micro externe, même équipé d’une bonnette, est de piètre qualité pour du motovlog. Il faut relier le Media Mod à un micro externe installé à l’intérieur du casque. Le son est déjà bien plus qualitatif. Il faut souvent plusieurs essais pour trouver le bon positionnement et atténuer la saturation, les hachures, le bruit de fond…

Vu l’ampleur du vidéo blogging, certains youtubeurs ont débusqué des petites merveilles qui ne coûtent pas trop cher et qui donnent un bon rendu. C’est le cas du Mymyk. Au départ, ce micro valait une trentaine d’euros. On l’a vu ensuite grimper à 50 euros, puis 70 euros sur Amazon et 100 euros sur le site officiel ! Clairement, il est surcoté. Même si vous êtes prêt à mettre le prix, il est en rupture de stock un peu partout. Il existe d’autres micros semblables à des prix bien plus compétitifs. Le Movo ACM 400 est un sérieux concurrent et ne coûte que 25 euros. Beaucoup de YouTubeurs américains l’utilisent comme Lali. Malheureusement, il est également en rupture de stock chez nous. Vous pouvez toujours le commander aux USA mais vous risquez d’avoir des surprises pour les frais d’envoi et surtout les frais de douane. Pour un micro à 25 euros, il faut ajouter 19 € de livraison et 26 euros de douane. Ce qui revient à 71 euros ! Pour ma part, j’ai choisi de l’acheter sur Amazon US à 43 euros.


❖ Accessoires
Comme le font d’autres grandes marques, les modèles de GoPro se suivent de manière épisodique et se ressemblent à peu de choses. On retrouve des petites améliorations, des corrections de bugs, des options pas franchement très utiles. Et quand le format change, c’est toute la panoplie des accessoires qu’il faut changer. Une bonne façon de faire tourner la planche à billets. Dans le pack GoPro Hero9, on vous donne la caméra, la batterie, une vis de serrage, un support et une carte mémoire de faible capacité. Dans certaines offres attirantes, vous n’avez même pas de carte. Pour de l’enregistrement en 4K, une carte de 32 Go est le minimum. Il faut privilégier le modèle Extrême, voire Extrême Pro. Dans la grande distribution (MediaMark, Vandeborre, Krëfel, Fnac), il est difficile de la commander. Je vous conseille de vous fournir chez un spécialiste en ligne comme IPLN ou un revendeur officiel comme La camera embarquée.
Autre information à connaître: le support pour casque. Il se colle avec un adhésif 3M. Sauf que chaque casque à une forme particulière à l’avant et il est difficile de trouver un module universel. D’où l’idée de certains youtubeurs d’utiliser une pâte à modeler (Sugru) qui se fige en séchant. Astuce originale mais qui n’a pas que des avantages. Il faudra peut-être condamner une aération. Aussi, l’attache est définitive. On peut toujours l’enlever mais on gardera des traces de cet adhésif. Autre solution, venir installer un bras articulé, avec des vis discrètes. Je trouve que ça commence à faire beaucoup d’accessoire sur un casque en plus de son intercom. J’ai plutôt opté pour un support personnalisé comme le fait la marque Chinmounts. Malheureusement, ce n’est pas donné.
Enfin, à l’instar des téléphones, on trouve des vitres de protection. Un comble pour une caméra d’action censée résister aux chocs. Cela dit, on n’est jamais trop prudent. Mieux vaut une protection supplémentaire que de risquer d’avoir un éclat et de ne plus pouvoir utiliser sa GoPro.
Évidemment, tout utilisateur de Go Pro sait qu’il doit avoir sur lui une, voire deux ou même trois batteries de rechange. Leur niveau de consommation s’épuise comme neige au soleil. Rien que l’utilisation des réglages sollicite fortement la batterie qui a tendance à chauffer.
❖ Post-production
Il faut encore compter un bon setup pour exploiter les vidéos en Full HD et un setup de gamers pour les enregistrements en 4K. Au niveau du software, un logiciel de montage vidéo est indispensable, du moins pour obtenir un résultat plus abouti. Sur Mac, Final Cut Pro est disponible gratuitement. Sur PC, Adobe Premiere a bonne réputation mais il reste onéreux. Davinci Resolve est une alternative gratuite. On peut encore aller plus loin en ajoutant une intro du feu de dieu, des effets de transition, retravailler la bande son, ajouter des bruitages, etc. Reste encore l’étape de la publication, du vignettage, du référencement, de la gestion des commentaires. Tout cela reste une activité chronophage et peut vite décourager quand le nombre de vues ne suit pas. À chacun de définir ses objectifs en rapport à l’investissement et le temps passé à monter ses vidéos.
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