Bande réservée au covoiturage
En mai 2019, le ministre wallon Carlo di Antonio lance un projet pilote sur l’autoroute E411. La bande d’arrêt d’urgence est aménagée pour permettre aux véhicules légers d’au moins 3 personnes (conducteur compris) ainsi que les bus et les taxis de remonter les files lors des embouteillages. La vitesse maximale autorisée est de 50 km/h. Le marquage est constitué de larges traits blancs pour la distinguer de la bande d’urgence. Deux tronçons sont concernés: celui entre Sterpenich et la frontière luxembourgeoise (11 km) et celui entre Wavre et Bruxelles.
Aménagement – Changer la nature de la bande d’urgence n’est pas simple. Il faut tout d’abord renforcer en profondeur du revêtement qui n’est pas prévu pour un trafic en continu. Il faut prévoir également des zones refuges pour les véhicules en panne. Enfin, il faut prévoir l’installation d’un équipement de surveillance. Des caméras sont installées périodiquement et gérées par le centre Perex côté wallon. En plus des caméras ANPR, des caméras sont orientées pour obtenir une vue globale du trafic ainsi que des caméras d’analyse d’images de dernière génération qui permettent de détecter le nombre d’occupants à bord. En cas de non respect, le véhicule est dirigé vers un point de contrôle mobile.
Efficacité – À l’époque, le ministre Carlo di Antonio avait annoncé un budget d’un million d’euros. En septembre 2020, on apprend que le tronçon Sterpenich a coûté 17 millions d’euros (source: SudPress, 24/09/20). La Sofico a fait un diagnostique sur l’usage de cette bande réservée au covoiturage. Sans surprise, on apprend que ce dispositif souffre d’une « faible fréquentation » des lieux. Beaucoup d’argent public pour une efficacité toute relative.
Poupée gonflable – Ce système de bande réservée au covoiturage n’est pas nouveau et ne se limite pas à nos frontières. L’idée du ministre a sans doute été inspirée de ce qui se fait aux États-Unis notamment. Pour l’anecdote, on rencontre parfois des conducteurs prêts à tout pour leurrer les contrôles et notamment en simulant une personne à bord par la présence d’une poupée gonflable, un mannequin ou carrément un faux squelette habillé… Un des outils pour parer à ce stratagème est la caméra thermique puisque les humanoïdes en plastique ne génèrent pas de chaleur contrairement aux humains.
Pas de ça en Flandre – Surréalisme à la belge, le tronçon en partant de Wavre devait rejoindre Bruxelles mais le ministre flamand de la Mobilité n’a pas donné son accord. La bande réservée s’arrête donc sur le territoire flamand, à Overijse.
